Bando de la section 1
 
 

Premier mouvement bénévole d’éducation permanente, la Société opérait dès 1934 dans un cadre administratif bien précis, composé d’un comité central et de comités régionaux. Chaque cercle était composé de 8 à 20 membres maximum, d’une présidente nommée par les membres,ainsi que de deux marraines, choisies parmi les membres actifs, et dont le rôle consistait à demander aux membres du comité régional de valider l’affiliation d’un nouveau cercle. Les statuts furent révisés en 1941 et par la suite refondus à trois reprises : 1949, 1975 et 1992.

La section Ottawa-Hull était composée en 1947 de 16 cercles avec 175 membres actifs et 80 membres associés.

PV 31mars 1947 art.4

En 1959, on compte 13 cercles avec 130 membres actifs et 40 membres associés. Dans le Rapport annuel de 1973-1974, il est indiqué que la section Ottawa-Hull avec ses 162 membres, compte le plus grand nombre de membres à l’extérieur de Montréal (qui en compte 408). On y dénombre aussi 7 cercles actifs depuis 1940, ce qui montre une évolution constante de ses effectifs.

D’après le point 2 du procès-verbal du 31 mars 1947, le but précis de la Société était :

[…] de former une élite intellectuelle chez la femme au Canada français. Son but est donc l’étude et la culture générale. La Société ne doit pas prendre part à des mouvements qui ne sont pas exclusivement culturels, cela gênerait son progrès et pourrait amener certaines divisions.

PV AGA 26 avril 1948

Par ailleurs, lors de l’assemblée générale du 26 avril 1948, le père Lachance (directeur spirituel de la section Ottawa-Hull) rappelle, dans son allocution, les valeurs qu’il a remarquées parmi les membres :

L’esprit du cercle doit être un esprit d’étude. L’esprit de la Société doit comporter les vertus sociales d’amabilité, d’affabilité et de simplicité des rapports (véritas).

Père Lachance
 

L’importance accordée à la promotion du français fait en sorte que lors de la première assemblée générale le 9 octobre 1947, le père Directeur de la Société suggéra même :

[…] qu’en vue d’étendre la culture française à nos compatriotes anglaises […] la formation de cercles d’études dont les membres seraient de langue anglaise.

Tout cela met donc en lumière les objectifs premiers des fondateurs de la Société. Bien sûr, les changements sociaux qui ont marqué la société au cours des décennies suivantes ont influé sur ces objectifs.

PV 1ere Assemblée générale
Photo Gérard Filion

Selon un compte rendu de la conférence donnée en 1956 par Gérard Filion, observateur politique et directeur du Devoir depuis 1947, le rôle de la Société était :

« [de] développer une culture canadienne-française permettant de distinguer le Canada des USA ». Le conférencier y déplorait le manque de bilinguisme à la télévision et demandait au gouvernement fédéral de se souvenir de son rôle de gardien des minorités, présage de la Loi sur les langues officielles qui sera adoptée en 1969.

   

La Société d’étude et de conférences a servi, sans aucun doute, de moteur et de catalyseur à l’épanouissement culturel, scientifique et même politique de ses membres. Elle s’est prononcée sur de grandes questions, dont celles sur la culture et la langue, déposant notamment deux mémoires préparés par ses membres : un à la Commission Vincent-Massey et l’autre à la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme au Canada.

   
                                   
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