Le Congrès marial de 1947 a possiblement été planifié
en partie pour aider à consolider un sentiment d’appartenance
dans le réseau des paroisses, des institutions et
du clergé des deux côtés de la rivière des Outaouais. Ce n’est
pas par hasard qu’on a fait circuler, de village en village,
depuis Cap-de-la-Madeleine jusqu’à Hull et puis à Ottawa, la
statue miraculeuse de Notre-Dame du Cap, avant de lui réserver
une chapelle au Parc Lansdowne de la capitale nationale. |
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Gros plan, de jour,
du reposoir du Parc Lansdowne |
Gros plan, de nuit,
du reposoir du Parc Lansdowne |
Quarante mille hommes escortant
Notre-Dame du Cap sur un parcours de trois milles, depuis la
Cathédrale d'Ottawa jusqu'au parc Lansdowne |
Symboliquement, en honorant Marie, patronne du diocèse d’Ottawa, on rattachait
l’ensemble du Canada français à la célébration d’un centenaire au cœur d’une capitale qui,
jusqu’alors, avait largement un visage anglo-protestant. Les sociologues et les historiens
pourront analyser cette forme d’affirmation identitaire et culturelle. |
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Défilé de la statue de Notre-Dame du Cap dans
la Paroisse Sainte-Anne d’Ottawa |
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Mgr Vachon a pu attirer à Ottawa,
en 1947, de nombreux dignitaires
religieux et civils. Deux ans
après la fin des hostilités en Europe, les cardinaux Gerlier
de Lyon et Frings de Cologne venaient participer à la fête religieuse,
franchissant à leur niveau les premiers pas en vue de la réconciliation
franco-allemande (officialisée plus tard par Charles de Gaulle
et Conrad Adenauer) |
Réception donnée à l'Hôtel du Gouvernement par son excellence
le Vicomte Alexander of Tunis, Gouverneur général du Canada |
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En parallèle, la présence du cardinal Mindszenty, primat de Hongrie,
rappelait à la société canadienne le souvenir des populations des États de l’Europe de
l’Est, désormais sous l’emprise de l’URSS. |