«“L’heure n’a-t-elle pas sonné où il faudrait tenter un ralliement des intelligences, des bonnes volontés, de les grouper solidement et de leur imposer la tâche—en dépit des défaitistes et des éteigneurs d’étoiles—de travailler à sauver notre langue française du marasme où elle [est] malheureusement plongée?”. Tels furent à peu près les propos que se tinrent jusqu’à une heure fort avancée d’une nuit de novembre, en l’année 1895, Jean Charbonneau et Paul de Martigny animés de cette foi ardente qui pousse les conquistadors à conquérir des mondes nouveaux, sans s’inquiéter des tempêtes futures. De cet entretien était née l’École littéraire de Montréal. » (Jean Charbonneau, Les origines de l’École littéraire de Montréal : En marge des souvenirs, Fonds École littéraire de Montréal, C1, 1, 1. L’École littéraire de Montréal (à laquelle appartenait notamment Émile Nelligan) a été dissoute en 1935, mais son influence a été considérable sur toute la littérature canadienne-française de la première moitié du XXe siècle.